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Messieurs les abbés,
Bien chers fidèles,
En ce 25 aout, Saint Louis cède la place au 14ème dimanche après la pentecôte. Mais ne l’oublions pas. Il a gouverné en roi et il a combattu pour la délivrance de Jérusalem. Surtout, il a vécu en saint et il est mort pour Dieu. Demandons-lui d’intercéder en notre faveur pour que nous puissions gouverner nos passions, combattre les ennemis de nos âmes, mais surtout que nous vivions en saints et mourrions pour Dieu. C’est en cela que doit consister notre vie.
C’est aujourd’hui la dernière fois que je célèbre la messe dominicale en tant que chapelain de notre communauté. C’est aussi ma dernière homélie dont vous me pardonnerez, j’en suis sûr, la longueur. Cela peut être l’occasion de tristesse et de regret, mais je préfère résolument que ce soit une occasion de rendre grâce à Dieu.
En effet il ne serait pas juste devant Dieu de ne voir que ce qui nous est retiré, oubliant que, si cela peut nous être retiré, c’est parce que cela, un jour, nous a été donné. Job, cet homme juste de l’ancien Testament faisait cette prière : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, que le nom du Seigneur soit béni. » Cette prière était difficile, mais des lèvres elle est descendue peu à peu dans son cœur. Et le Seigneur a vu combien Job lui était fidèle malgré toutes les épreuves que le Démon, avec la permission divine, lui avait fait subir. Dieu a récompensé Job pour sa Fidélité en le rétablissant dans tous ses biens, et même plus.
Déjà Job avait compris que la seule chose qui importe vraiment sur cette terre, c’est notre lien personnel à Dieu, et que si je veux être fidèle, alors le Démon pourra faire tout ce qu’il veut, il n’aura jamais le dernier mot.
Cela doit nous encourager. Dieu récompensera notre fidélité. Imitons l’attitude de Job qui, au milieu de tant d’épreuves, refusait les conseils de maudire Dieu et mettait sa confiance dans le Seigneur. Il faut répéter souvent « Cœur-Sacré de Jésus, j’ai confiance en vous. » C’est la confiance de l’Eglise qui prie aujourd’hui : « O Seigneur, gardez-nous par l’assistance continuelle de votre miséricorde ; et puisque, sans vous, la faiblesse humaine ne peut que faillir, daignez, par votre assistance, la préserver sans cesse de tout ce qui peut lui nuire, et la diriger vers ce qui est salutaire. »
Alors permettez-moi d’élever aujourd’hui mon esprit et mon regard vers Dieu pour rendre grâce.
Rendre grâce d’avoir permis à la Fraternité Saint-Pierre d’exercer sa mission pour l’Eglise dans ce diocèse de Quimper & Léon. C’est une grâce, dans un diocèse qui a jusqu’à Rome la réputation d’être difficile. Nous l’avons vérifié. Un confrère originaire de Brest, monsieur l’abbé Cras qui m’a remplacé il y a quelques semaines, m’avait dit, quand j’ai été nommé ici, que jamais il ne pensait voir de son vivant, la FSSP ouvrir un apostolat dans le Finistère. Ce que l’homme ne peut imaginer, Dieu l’a fait.
Je veux rendre grâce pour tout ce que le Bon Dieu m’a accordé de joies ici. Vraiment, je le dis, j’ai été comblé de joies pastorales, et ce sont toujours des joies partagées. Cela ne va pas sans la croix, bien sûr. Mais nous savons que la croix est instrument du Salut, alors ça va. Ma joie est de voir combien le Bon Dieu a versé de grâces sur ce diocèse par l’intermédiaire de votre serviteur. Vous en êtes les témoins directs.
Combien parmi vous ont découvert la Foi ? Combien ont pu redécouvrir toutes ces merveilles que nous a révélées le Seigneur et que son Eglise nous enseigne ? Comme dit saint Paul : « La foi vient de ce que l’on entend. » Et le Seigneur vous a envoyé quelqu’un pour vous proclamer la parole de Dieu. Joie de parler de Dieu à ceux qui Le cherchent. Cette joie, je l’ai encore eue hier… dans un bar !
Toutes ces grâces de connaissance reçues ne vous seront pas enlevées ! Deo Gratias !
Combien parmi vous ont fait grandir leur intuition de Dieu au contact d’une liturgie qui élève l’âme vers les plus belles splendeurs des mystères divins ? Vous avez puisé dans ce trésor de l’Eglise pour étancher, autant qu’il est possible, votre soif de Dieu. Le latin, la durée de la messe, que l’on dit être des obstacles pour les fidèles ne vous en rien rebuté, au contraire ! Que l’on est bien quand on est avec le Bon Dieu.
Toutes ces grâces de contemplation reçues ne vous seront pas enlevées ! Deo gratias !
40 baptêmes d’enfants, 15 baptêmes d’adultes, 22 mariages. Je ne compte pas les confessions où la Miséricorde de Dieu fait tant de bien aux âmes. C’est une vraie joie de savoir combien le Bon Dieu a agi à travers tous ses sacrements qu’Il donne sans compter.
Toutes ces grâces sacramentelles reçues ne vous seront pas enlevées ! Deo gratias !
Nous avons aussi vu 5 jeunes répondre à l’appel du Seigneur. L’abbé Henri Constant entre en 5ème année au séminaire Saint-Pierre et Louis-Marie Gallot entre en 2ème année dans le même séminaire. Il recevra la soutane le 19 octobre prochain. Il est suivi par Alban Cudenec qui entre en année de spiritualité (propédeutique) au séminaire à Wigratzbad et Anselme Péguy au séminaire Saint-Vincent-de-Paul de l’Institut du Bon Pasteur. Et je pense aussi à Ombeline d’Epinay entrée il y a un an chez les chanoinesses de la Mère de Dieu, et qui recevra l’habit le 28 octobre prochain. Nous pouvons rendre grâce pour ces vocations et prier pour les soutenir. L’avenir de l’Eglise en France passera par cette jeunesse qui se lève ! Prions pour que d’autres les suivent.
Toutes ces vocations ne nous seront pas enlevées ! Deo gratias !
Je veux joindre à cette action de grâce des remerciements pour tous ceux qui ont été les canaux de la grâce pour irriguer ceux qui en ont profité. L’abbé ne peut être partout en même temps, et sur ces dernières semaines je ne le sais que trop bien, mais vous avez été missionnaires pour aider les personnes qui cherchent le Christ. On dit par-ci « C’est l’abbé qui a célébré mon baptême » par-là « c’est lui qui m’a donné l’absolution » ou encore « il a pris le temps de me recevoir. » Mais qui a mené ces personnes jusqu’ici ? C’est vous, par la grâce de Dieu. Votre mission ne s’arrête pas aujourd’hui. Le catholique doit mener les âmes au Christ. Il est missionnaire par nature.
Un jeune garçon avait un oncle missionnaire qui avait été envoyé en Asie. Celui-ci avait pris le soin, avant de partir, de faire un contrat avec son neveu. Il tenait à peu près en ces termes : « Tu noteras dans un carnet les efforts et les sacrifices que tu feras ici. De mon côté, là-bas, je noterai le bien que le Bon Dieu fera par mon ministère, grâce à tes mérites. » A la mort du missionnaire on a retrouvé son carnet où il avait annoté les sacrements et les bienfaits qu’il a prodigués, avec en marge les efforts et sacrifices offerts par son neveu. Je veux par-là vous dire que tous les efforts et sacrifices qui vous seront imposés par la vie quotidienne et que vous offrirez à Dieu porterons du fruit pour le salut des âmes. Je suis d’ailleurs sûr que les bienfaits dont vous avez bénéficié ont été le fruit des prières des religieuses du monastère, de Jouques où se trouve ma sœur. Je compte bien d’ailleurs vous aider, au-delà de la distance, par mes prières et mes sacrifices. N’hésitez donc pas à demander !
Comme je vous l’ai dit la semaine dernière, vous pouvez compter sur la messe du 1erdimanche du mois que je célèbrerai pour vous et à vos intentions, jusqu’à ma mort. J’y ajoute aussi la prière quotidienne de l’office des Vêpres. C’est aussi dans cette perspective que j’ai fait imprimer des cartes que vous pourrez garder dans votre coin prière. Elles nous permettront d’avoir une prière commune les uns pour les autres.
J’ai mis aussi à votre disposition mon image d’ordination. Elle vous permettra de me garder dans vos prières, sur lesquelles je compte bien.
Je vous garde dans mon cœur et mes prières.
Que Dieu vous bénisse et vous garde. Que Notre-Dame du Oui vous protège et veille sur vous.
Amen.
Abbé Courtois +